Au début du XXe siècle, le sculpteur bourguignon François Pompon fournit un bel exemple de modernité. Le musée possède un grand nombre de ses œuvres. Né à Saulieu en 1855, Pompon est essentiellement un sculpteur animalier. La recherche du naturel est primordiale pour lui. Il observe les animaux dans leur milieu naturel pour capter une attitude la plus proche de la vérité. Dans le même temps, il simplifie énormément les formes et les volumes et lisse les surfaces. Il élimine les détails accessoires (plumes, poils, etc…) pour mieux traduire les volumes et le mouvement. Cette approche très moderne de la sculpture sera bientôt exploitée par Brancusi ou Zadkine.


La collection du XXe siècle doit beaucoup à la donation Pierre et Kathleen Granville où le Cubisme est largement représenté.

L’espace est déconstruit mais, si on se concentre sur les formes, on voit la carte à jouer, le verre de bière avec ses godrons et un disque au-dessus pour représenter la mousse. L’usage de couleurs soutenues distingue, à cette époque, Juan Gris, des compositions aux tons éteints de Picasso et Braque.

Il s’agit d’une évocation des poètes André Salmon, Max Jacob et Apollinaire. Tout en niant le volume avec des formes très plates, le peintre y fait tout de même allusion, par la superposition des motifs et la ligne noire qui évoque les contours des personnages. Pour Marcoussis, la peinture est un jeu entre la surface plane de la toile et l’illusion de la représentation.

Ce tableau appartient à une série commencée en 1930. La composition, avec des cercles alignés sur une oblique, dans un ovale, est inspirée par les alignements de Carnac. Les formes circulaires, en saillie sur la toile, créent un rythme dans lequel l’ombre et la lumière remplacent les couleurs.
Les œuvres cubistes sont associées à une série de masques et d’objets africains qui rappelle que cet art a fortement inspiré les artistes cubistes, comme les avant-gardes du début du XXe siècle en général.


La période de l’entre-deux-guerres est marquée par la présence de quelques artistes au talent singulier.

Signé en deux endroits, le tableau peut se regarder à la verticale comme à l’horizontale et on peut y voir soit une autopsie soit une sorte de fantôme en marche. Fautrier ne recherche pas la vérité scientifique dans sa représentation. Il montre le corps comme un objet banal, une machine vidée des ses mécanismes.

Dufy utilise des traits de contour noir pour délimiter la silhouette et suggérer le mouvement.

Il s’agit d’une étude préparatoire pour un tableau, plus grand, montrant Verlaine contemplant une image de la Vierge.

La donation Granville fait une large place, après les œuvres cubistes, aux artistes de la seconde Ecole de Paris qui prend son essor après la Libération et qui remet en question la figuration.

Le peintre s’attache à rendre l’accélération des mouvements par l’utilisation de couleurs éclatantes.

Deux tendances s’opposent dans les paysages abstraits de Vieira da Silva : d’un côté, le dessin des petits carreaux donne une ossature forte à la composition et de l’autre, la couleur tend à envahir la toile pour engloutir cette architecture.

Cet immense tableau est un format rare chez l’artiste. Ce paysage urbain, entre figuration et abstraction, est typique de son œuvre.

Szenes essaie de retranscrire le mouvement, la vitesse et les couleurs des cyclistes du Tour de France.

Hajdu s’intéresse particulièrement au thème de la femme. Il puise son inspiration dans l’art des Cyclades et en tire des formes d’une simplicité primitive. Son approche de la matière fait penser à une sorte de calligraphie dans l’espace.
Quelques artistes, plus isolés des mouvements artistiques ou ne faisant pas partie de la donation Granville, ont aussi retenu mon attention.

Cette vache représente un paysage dans lequel on voit précisément des vaches. Buri, en dehors du côté ludique, se montre soucieux de mêler art et écologie.

La toile a pour thème l’horreur des camps de concentration que l’artiste a vécu lui-même.

Georges Mathieu est l’un des pères de l’abstraction lyrique. Son art est fondé sur la vitesse du geste et l’improvisation. C’est pourquoi le titre a peu d’importance, seul le geste compte.

Ce thème littéraire de la mort de la fiancée d’Hamlet et de la fusion du corps et de la nature, a inspiré de nombreux artistes dont Delacroix ou les Préraphaélites. Sur cette plaque de bronze, qui pourrait être une stèle funéraire, le corps semble ne laisser que l’empreinte de sa forme.

Le camaïeu de gris suggère une atmosphère hivernale et silencieuse.
Nous voilà à la fin de notre parcours à travers les collections du musée des Beaux-Arts. J’espère que ma sélection, qui reflète mes goûts et n’est en rien exhaustive, vous donnera envie de partir à la découverte des nombreuses autres œuvres qui vous attendent à Dijon …
FIN