La réouverture du musée de Dijon, il y a quelques mois, après dix années de rénovation, m’a donnée une envie de visite virtuelle, d’autant plus que, confinement oblige, l’occasion de s’y promener « en vrai » n’est pas vraiment à l’ordre du jour.
Un peu d’histoire pour commencer…. En 1767, comme beaucoup d’autres villes françaises, Dijon se dote d’une école de dessin grâce à l’initiative du peintre et sculpteur François Devosge. Comme à l’Académie royale de peinture de Paris, les meilleurs élèves achèvent leur formation artistique à Rome, avec l’obligation, pendant leur séjour, d’envoyer leurs œuvres à l’école. Ce sera le noyau des futurs collections du musée.

En 1781, les Etats de Bourgogne décide d’ouvrir un musée et commande la construction d’une nouvelle aile pour l’abriter, qui viendra agrandir le palais des ducs de Bourgogne. En effet, le musée s’intègre dans l’ancien palais médiéval des ducs, devenu par la suite siège de l’assemblée des Etats de Bourgogne. Aussi la visite permet également de découvrir l’intérêt architectural de ces bâtiments historiques, qu’il s’agisse de la tour de Bar, des cuisines ou de la grande salle de l’hôtel ducal.




Le parcours s’ouvre au premier étage par une salle consacrée à l’art antique. Le musée en possède une vaste collection, notamment de nombreux objets de l’Egypte ancienne. La collection égyptienne aborde notamment avec richesse le thème des rites funéraires, à travers des statuettes de divinités, des stèles ou des statuettes représentant les défunts, ou encore à travers les sarcophages.

Cette statue représente le défunt agenouillé avec les mains levées, dans un geste d’adoration. Il tient sur ses genoux une stèle avec le texte de sa prière pour que les dieux l’aident à faire le voyage vers le monde des morts. Elle devait être placée dans la chapelle de la tombe.

Le sarcophage a la forme d’une momie. Il est entièrement décoré de représentation et de textes extraits du Livre des Morts. Il est présenté avec, à droite, de nombreuses petites amulettes qui étaient insérées entre les bandelettes du corps momifié. A gauche, les petites statuettes sont des « oushebtis », des petits serviteurs qui sont censés travailler à la place du défunt dans l’Au-Delà. A ses pieds, sont déposés des vases canopes dans lesquels étaient déposées les viscères. Ils sont décorés des visages des quatre fils d’Horus (Amset à la tête humaine, Hâpi à la tête de babouin, Douamoutef à la tête de chacal et enfin, Kébehsénouf en faucon).
Le musée possède une exceptionnelle série de onze portraits funéraires égyptiens d’époque romaine. Connus sous le nom de « portraits du Fayoum », ils proviennent des fouilles de la ville antique d’Antinoupolis. Ces portraits peints à l’encaustique (qui utilise de la cire fondue pour délayer les couleurs) sur du bois de figuier ou sycomore, sont réalisés d’après nature, du vivant du personnage représenté. Ils étaient destinés à couvrir le visage du mort, posés sur le linceul ou enserrés dans les bandelettes de la momie. Ces tablettes peintes, très réalistes, constituent les plus anciens témoignages de l’art du portrait peint.


Le musée possède aussi une très belle collection de céramiques grecques, issues de la collection Campana. Toutes les formes et toutes les techniques de la céramique sont représentées sur une période allant du VIIIe au VIe siècle avant JC.

Une hydrie est un vase utilisé pour recueillir et transporter de l’eau . C’est une céramique à figures noires sur fond rouge. Elle représente sur sa panse un épisode de la mythologie : La dispute du trépied entre Hercule et Apollon. Hercule (ici visible avec sa massue et vêtu de la peau de lion) voulant avoir son propre oracle, avait volé à Apollon le trépied utilisé à Delphes pour rendre les oracles. Il faudra l’intervention de Zeus pour les séparer et rendre le trépied à Apollon

(A suivre…)